C’est le printemps, enfile tes bottes et prends tes jumelles. Je t’emmène découvrir Wingspan, un jeu de collections et combinaisons de cartes qui s’admire de 1 à 5 ornithologues dès 10 ans pour des observations d’environs une heure.

Un bien beau plumage

Wingspan est arrivé comme une plume, dans un monde ludique qui semblait être essentiellement gouverné par la testostérone. De jolis oiseaux, des couleurs pastelles, des petits œufs tout mignons, des illustrations pleine de douceur… Si ce jeu est pour moi très différent de tous les autres, c’est en partie parce qu’il est le résultat d’un travail 100% féminin (créatrice et illustratrice). Et c’est plutôt rare dans le milieu…

Oui mais alors, c’est un jeu surtout pour les nanas ? Et bien non, pas du tout ! Car tout comme les filles peuvent dégommer du zombie ou sauver le monde à Pandemic, les mecs peuvent tout à fait s’épanouir dans la nature de Wingspan. Plus qu’un bel objet au thème magnifiquement développé c’est avant tout un super jeu de société proposant de vrais choix tactiques, de la construction et de la planification.

Battements d’ailes

Ce qui fait de Wingspan un jeu expert ce n’est pas sa complexité, mais sa richesse. Les règles sont bien écrites et le jeu se prend facilement en main. Les illustrations sont claires et nul besoin de retourner vérifier chaque point de règles tant tout est cohérent et logique. Par contre, ne vous fier pas à son côté tout mignon, c’est un jeu qui ne manque pas de profondeur. Les mécanismes sont efficaces et les stratégies multiples.

Chaque joueur dispose d’un plateau de jeu personnel reprenant les trois différents habitats possibles : forêt, marais et prairie. C’est là qu’il pourra disposer les cartes oiseaux acquises et constituer la plus jolie collection de volatiles. Le plateau personnel est également accompagné d’un groupe de cubes de la couleur du joueur. Ces cubes représentent le nombre d’actions possibles par manche.

Oh le drôle d’oiseau …

Pour installer sa “volière” et pouvoir poser une carte oiseau, il faudra disposer des ressources nourritures nécessaires (rongeurs, baies, blé, poisson, vers etc) et installer la carte dans l’habitat approprié. Chaque oiseau possède une vraie carte d’identité sur laquelle on peut trouver des informations scientifiques ainsi que les spécificités propres à chaque espèce. Que ce soit le type d’habitat, le régime alimentaire, la forme de nid ou le nombre d’œufs pondus… toutes ces caractéristiques ont de l’importance. Le jeu ne compte pas moins de 150 spécimens d’oiseaux d’Amérique du Nord, un incroyable travail de recherche et une mine d’or d’informations scientifiques. Et que dire des illustrations…

Tous les oiseaux (cartes) sont donc différents, certains vous permettront d’avoir plus d’oeufs, d’autres ont un pouvoir spécial lié à la pose ou à l’activation. En choisissant bien vos cartes vous pourrez développer un jeu efficace avec des réactions en chaîne et gagner des points en validant des objectifs communs ou personnels. Car en début de partie chacun recevra un objectif secret à atteindre. Si l’objectif est rempli (par exemple avoir 5 oiseaux de grandes tailles) vous gagnerez des points de victoire en fin de partie. Il sera possible de récupérer de nouveaux objectifs en cours de partie grâce à la pose de certains oiseaux. Il y a également des objectifs communs à se disputer à chaque manche.

Pas de prise de bec

Le jeu s’articule sur 4 manches durant lesquels les joueurs vont pouvoir développer leur groupe d’oiseaux. Le nombre d’actions possibles de chacun est défini par les cubes personnels. A chaque manche, les joueurs détiendront un cube de moins (ce qui corsera le jeu et limitera un peu plus le champ d’actions). Il existe 4 différentes actions possibles.

Poser un oiseau (depuis sa main) sur l’un des emplacements habitats correspondant. En plus de payer son coût en nourriture il faudra peut-être payer également un nombre d’oeufs équivalent à la colonne dans laquelle se trouve la carte. En posant la carte il se peut que cela active le pouvoir de l’oiseau.

Obtenir de la nourriture depuis la mangeoire en posant un cube à droite du dernier oiseau de la forêt. Selon son niveau (colonne) cela permettra d’obtenir un ou plusieurs cubes de nourriture. Cela activera également toutes les cartes de la rangée et leurs pouvoirs.

Faire pondre des œufs en posant un cube sur la rangée des prairies. De la même manière que pour la nourriture cela activera toute les cartes et le nombre d’œufs sera déterminé par la colonne où se trouve le cube. Les oeufs seront ensuite stocké sur les différentes cartes oiseaux selon leur capacité.

Piocher de nouvelles cartes oiseaux en posant un cube sur la ligne des marais. Au plus il y a aura de cartes dans cette région au plus vous pourrez piocher des cartes. Cela vous permettra de développer votre volière.

Première extension : les oiseaux d’Europe

Wingspan est déjà un jeu extrêmement complet autant de part sa mécanique que par son matériel. Et avec sa vaste collection de cartes on peut faire énormément de parties sans avoir l’impression de revoir voler les mêmes plumes au dessus de nos tête. Alors pourquoi une extension ? Tout d’abord parce que Wingspan est une vraie pépite ludique et que c’est tellement bon qu’on en redemande. Et puis si la boîte de base abordait les espèces américaines, l’extension met cette fois les oiseaux d’Europe en lumière. Et c’est très sympa de retrouver dans le jeu les habitants de nos jardins. L’extension propose aussi des pouvoirs inédits, plus d’interactions, des pouvoirs de fin de manche, de nouveaux œufs violets, de la nourriture, de nouvelles tuiles objectifs et cartes bonus.